Marketing véhicule électrique : la promesse avant la fiche
Fiche technique solide, prix compétitif, autonomie correcte… et pourtant, personne ne clique. Pourquoi ?
Parce que sur le marché du véhicule électrique, la bataille ne se joue plus seulement sur les watts ou les euros, mais sur la crédibilité perçue.
Et ça, c’est une affaire de marketing.
De positionnement.
De promesse.
Quand la technique ne suffit plus
Les ingénieurs peuvent encore rêver d’un monde où l’acheteur compare les kWh comme on choisit un fer à repasser.
Mais dans la vraie vie, on achète une voiture comme on adhère à un récit. Une vision. Un imaginaire. Une promesse de mobilité, d’avenir, de confort, ou simplement… d’image de soi.
Ce n’est pas un hasard si Tesla, malgré ses approximations d’assemblage, a conquis un public mondial : elle racontait une révolution. Elle promettait un futur, pas juste un produit.
Aujourd’hui, tous les constructeurs veulent leur part de cet imaginaire. Mais encore faut-il que leur promesse soit cohérente.
Les marques face à leur propre storytelling
Volkswagen, par exemple.
Sur le papier, tout y est : la plateforme MEB, une gamme complète (ID.3, ID.4, ID. Buzz…), un réseau solide.
Mais côté storytelling ?
Confus. Froid. Un peu forcé.
L’ID.3 est vendue comme la ‘nouvelle Coccinelle électrique’, mais sans la chaleur de l’originale.
Le Buzz capitalise sur le mythe du van hippie, mais avec un tarif de CSP++ pressé.
Peugeot, de son côté
Lui, soigne l’image.
La 208 électrique est réussie, la e-3008 a de l’allure.
Mais que raconte la marque ?
Un design flatteur, un ton un peu grandiloquent, et derrière… une promesse produit difficile à lire.
Hybride ou électrique ?
Plateforme maison ou bricolage de transition ?
La cohérence n’est pas toujours au rendez-vous.
Résultat : de la désirabilité, oui, mais pas (encore) de récit fondateur.
À l’inverse, des acteurs venus d’ailleurs ont su aligner promesse, produit et perception.
BYD ?
Inconnu en Europe en 2021, installé en 2024. Pourquoi ?
Parce que la marque n’a jamais cherché à copier, mais à affirmer une maîtrise : batteries maison, design identifié, positionnement clair.
La Dolphin, c’est de l’accessibilité crédible.
La Seal, c’est du premium techno.
Pas d’esbroufe, mais une narration droite, compréhensible, efficace.
Hyundai, enfin, incarne peut-être le cas d’école.
La Ioniq 5 n’est pas qu’une voiture.
C’est un manifeste roulant : design anguleux, interface utilisateur pensée comme une application, V2L intégrée, et surtout une cohérence absolue dans le discours.
On sait ce que fait la marque, pour qui, et pourquoi.
Et si vous doutez, regardez les campagnes.
Pas besoin de mettre en scène un monde post-apocalyptique ou un avatar de l’IA.
Juste une route, un véhicule reconnaissable, et l’idée que le futur est déjà là, entre vos mains.
Une voiture ou une promesse ?
Aujourd’hui, dans un marché saturé de modèles, ce n’est pas toujours la meilleure fiche technique qui gagne.
C’est celle qui sait ce qu’elle dit, à qui elle s’adresse, et pourquoi elle existe.
Autrement dit : vous n’achetez plus seulement une voiture. Vous achetez une histoire dans laquelle vous voulez entrer.
Et vous ? Vous achetez quelle promesse ?
Pour aller plus loin
Étude sectorielle

Quand la communication rate sa cible : le cas Volkswagen ID.3
Une voiture pas ratée, mais un récit brouillé.
Exemple typique d’une dissonance entre stratégie industrielle et marketing politique.

Hyundai : le pari gagnant de la cohérence
De la Ioniq 5 au groupe motopropulseur e-GMP, en passant par Mocean Subscription, Hyundai n’a pas seulement électrifié sa gamme : il a construit une offre lisible, scalable, identifiable.
Télécharger le PDF de l’étude de cas ‘Mocean’
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Léon Chelli arpente les mondes de l’automobile et des énergies renouvelables à travers la transition écologique. Il y déchiffre mutations industrielles et stratégies de marché avec la lucidité un peu sauvage d’un promeneur qui choisit ses propres sentiers.
Il explore les transitions avec une vision systémique, entre ironie assumée et clarté analytique.