Batteries : l’Europe construit ses gigafactories, mais menace de tout saborder
Une ambition industrielle à l’échelle du continent
Regardez cette carte.
Elle montre une réalité impressionnante : des dizaines de gigafactories sont en cours de construction ou d’annonce, partout en Europe. Des groupes européens, coréens, chinois ou américains se positionnent. Des ouvertures sont prévues dès 2025. L’objectif : atteindre une capacité de production de 900 GWh en 2030.
C’est une vraie stratégie industrielle à l’échelle continentale.
Ou plutôt… c’était.
11 projets déjà menacés : le danger vient de l’intérieur
Selon une étude de Transport & Environment, relayée par Reuters, 11 de ces projets sont déjà en péril. Non pas à cause d’un défaut de technologie, d’un manque de compétence ou de financements externes… mais à cause du doute politique.
Plusieurs responsables économiques ou gouvernements remettent en question l’objectif 2035, c’est-à-dire la fin de la vente des véhicules thermiques. Si cet objectif saute, toute la dynamique électrique s’effondre.
L’étude est claire :
- 1 million d’emplois perdus dans l’automobile d’ici 2040
- 68 % des investissements dans les batteries annulés
- Une nouvelle dépendance industrielle… au lieu du rebond espéré
Tenir bon : le scénario vertueux
À l’inverse, maintenir le cap permettrait :
- Un rebond à 16,8 millions de véhicules/an en 2035
- Une capacité batterie portée à 900 GWh
- La création de 220 000 emplois directs dans les cellules et la recharge
🇺🇸 Les États-Unis verrouillent leurs investissements via l’Inflation Reduction Act.
🇨🇳 La Chine contrôle déjà la chaîne de valeur.
🇪🇺 Et l’Europe ? Elle tergiverse.
Ce n’est pas l’électrique qui détruit l’industrie. C’est le manque de cap.
Ce qui menace l’industrie européenne, ce n’est pas la transition électrique.
C’est l’incapacité à construire une stratégie industrielle cohérente, solide, assumée.
Ce qu’il faut maintenant :
- Maintenir l’objectif 2035
- Renforcer les politiques de soutien à la production locale
- Cibler les aides sur les projets stratégiques
- Exiger du contenu local, durable, créateur d’emplois
L’industrie européenne ne se défend pas à coups de reculades.
Elle se défend par la vision.
Ces cinq fils rouges (Sillages) traversent mes publications :
Cartographie des segments, Distribution & Économie, Marketing du VE, Marques & Modèles, Technologies du VE.
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Léon Chelli arpente les mondes de l’automobile et des énergies renouvelables à travers la transition écologique. Il y déchiffre mutations industrielles et stratégies de marché avec la lucidité un peu sauvage d’un promeneur qui choisit ses propres sentiers.
Il explore les transitions avec une vision systémique, entre ironie assumée et clarté analytique.