Économie circulaire automobile : The Future is NEUTRAL passe à la vitesse industrielle

En recevant le prix de l’innovation à EQUIP AUTO 2025, The Future is NEUTRAL transforme le recyclage en argument de compétitivité. Pour Renault et ses partenaires, l’économie circulaire n’est plus un supplément de vertu : c’est une stratégie industrielle, européenne et souveraine.

Il fallait un symbole pour matérialiser le tournant industriel de l’économie circulaire.
Le voici : The Future is NEUTRAL, filiale du groupe Renault, a été récompensée à EQUIP AUTO pour le remanufacturing complet d’une chaîne de traction électrique, moteur et électronique de puissance compris.

Une première européenne, réalisée avec Valeo et Aumovio Engineering Solutions.
Et une démonstration que le réemploi n’est plus une rustine écologique : c’est un marché stratégique.

L’approche est claire : boucler la boucle du “car to car” : collecter, démanteler, réutiliser, remanufacturer, recycler, réintroduire.
De la voiture à la voiture, sans perte de valeur.
En s’appuyant sur ses filiales (Indra, The Remakers, Gaia), NEUTRAL orchestre l’ensemble de la chaîne.

Résultat : 400 000 véhicules démantelés chaque année, 9 millions de pièces de réemploi remises en circulation, 2 millions de tonnes de matières recyclées.

Mais le vrai enjeu est ailleurs : rendre cette circularité compétitive.

Le PDG Jean-Philippe Bahuaud ne parle d’ailleurs pas de vertus, mais de « souveraineté ».
Une économie circulaire industrielle, c’est d’abord une économie moins dépendante des flux de matières critiques.
Moins d’extraction, plus de relocalisation.
Moins de vulnérabilité, plus de maîtrise.

En d’autres termes, une économie qui ne s’excuse pas d’être verte, elle devient rentable.
C’est le changement de paradigme qu’attendait tout le secteur : quand le recyclage devient un avantage concurrentiel.

Derrière les discours, les chiffres donnent du poids :

  • jusqu’à 95 % de réduction des émissions de CO₂ pour les pièces de réemploi,
  • 30 % d’économie par rapport au neuf,
  • et une qualité équivalente garantie par des processus certifiés.Ce n’est plus un argument moral, c’est un business model et c’est exactement ce qui manquait à la transition industrielle européenne.

Reste la question de l’échelle.
Renault a lancé la dynamique, mais The Future is NEUTRAL ne pourra incarner seule une économie circulaire continentale. Il faudra entraîner d’autres constructeurs, d’autres filières, d’autres législations.
Si la logique de souveraineté veut dire quelque chose, elle doit s’appliquer à tous : mutualisation des filières, standardisation du remanufacturing, transparence des flux.
Sans cela, la circularité restera un îlot vert dans un océan linéaire.

Mais pour une fois, le signal est clair : l’économie circulaire cesse d’être un coût, elle devient une force productive.
Et c’est bien le sens du message de Renault à travers sa filiale : la durabilité n’est pas une concession morale, c’est une stratégie de puissance.

Série éditoriale : [Décryptage des stratégies des constructeurs]
Chaque article part d’un document officiel (fiche produit, communiqué, rapport) pour en extraire les lignes de force industrielles, symboliques ou politiques. Une lecture rigoureuse, stratégique et sans naïveté.
💡 Ce billet s’inscrit dans la série “Sillages de l’électromobilité”
Ces cinq fils rouges (Sillages) traversent mes publications :
Cartographie des segments, Distribution & Économie, Marketing du VE, Marques & Modèles, Technologies du VE.

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