Hydrogène sur LinkedIn : quand la pensée magique prend le pas sur la physique, c’est tout le réseau qui part en couilles !
J’ai rarement vu autant de perles en une seule soirée.
Et quand je dis soirée, on parle d’une petite heure, hein…
Les trolls n’ont pas chômé : ils ont continué de plus belle.
Et comme vous le verrez dans la section « trolls diversificateurs », on n’a pas été déçus…
Petit florilège de la pensée magique appliquée à l’hydrogène :
- « Ça fait 150 ans que le thermique a un rendement pourri, donc le rendement ça ne compte pas. »
- « Comme la recharge à induction marche pour les téléphones, l’hydrogène va s’imposer pour les voitures. »
- « On a du riz au sud de la Chine, donc si on a de l’hydrogène en France, faisons des voitures à hydrogène. »
- « Toute combustion urbaine est une aberration… relisez Lavoisier. » (mais encore ?)
- « On ne mange pas les bagasses de canne… ni les algues. »
- « Moi je garde mon vieux diesel. » (ça au moins c’est clair).
Et en bonus : les comparaisons avec une Simca bricolée dans les années 70, et les attaques personnelles de ceux qui n’ont pas lu mais tiennent à commenter quand même.
Les trolls diversificateurs : quand l’argument se perd dans la forêt
Un autre spécimen est apparu au fil : le troll diversificateur.
Celui qui, incapable de répondre sur le fond (ici, la chaîne de rendement hydrogène), dégaine une pluie de hors-sujets censés noyer le poisson.
Exemple typique :
- « Wake up ! » (le grand classique condescendant).
- Puis un lien vers le chauffage urbain à la biomasse.
- Ensuite, un post entier appelant à supprimer l’ADEME et les AASQA.
- Et pour finir, l’inévitable article sensationnaliste sur l’« hydrogène blanc du Bassin parisien » annoncé comme valant « 1300 fois le PIB mondial ».
Le procédé est simple : multiplier les diversions pour brouiller le débat.
On ne parle plus de rendement, ni de mobilité, mais de pellets, de gouvernance administrative, et de miracles géologiques.
C’est l’équivalent numérique du joueur de bonneteau : on agite des cartes pour détourner l’attention, pendant que la physique, elle, continue de rappeler que 30 % × 80 % × 60 % = un rendement famélique.
Vous les trouverez cette anthologie de la connerie hydrogénée principalement dans les commentaires de ces deux posts :
- Hydrogène vs Batterie
- Analyse du communiqué de presse de Renault sur l’Emblème.
Moralité, l’hydrogène est un vecteur énergétique peu efficace à cause de la longueur de la chaîne et des pertes qui s’en suivent.
Mais si on carburait aux conneries issues des croyances sans fondement, on serait déjà en train de visiter Proxima du Centaure.
En tout cas, merci à eux…
Parce que passée la consternation, j’ai pu en rire. Beaucoup.
Reste qu’on mesure ici combien nos gouvernements, depuis quarante ans, ont eu tort de ne pas investir massivement dans l’éducation.
On dissèque ici des idées, des textes ou des figures pour en exposer les mécanismes, les ambiguïtés, les usages. Un scalpel dans la main gauche, la pensée critique dans la droite.
Et pour cet article, j’ai utilisé la série parce qu’il n’est toujours pas légal de pratiquer des autopsies sur des gens vivants.
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Léon Chelli arpente les mondes de l’automobile et des énergies renouvelables à travers la transition écologique. Il y déchiffre mutations industrielles et stratégies de marché avec la lucidité un peu sauvage d’un promeneur qui choisit ses propres sentiers.
Il explore les transitions avec une vision systémique, entre ironie assumée et clarté analytique.