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Carbone bleu : une promesse sous surveillance

À l’île Maurice, des mangroves et des herbiers marins sont aujourd’hui mobilisés pour tester le stockage de CO₂ dans les sédiments côtiers. Ce qu’on appelle carbone bleu.

Sur le papier, ces écosystèmes sont des champions : ils captent plusieurs fois plus de CO₂ par hectare que les forêts terrestres, et le stockent dans leurs racines, leurs feuilles et surtout dans les sols marins.
Mieux : ces milieux rendent aussi d’autres services écologiques majeurs : protection du littoral, nurserie pour la biodiversité, filtration naturelle.

Mais derrière l’élan de l’UNOC (la grande conférence des Nations Unies pour les océans), plusieurs limites apparaissent :

  • Robustesse scientifique incertaine :
    Les dynamiques de séquestration varient fortement selon les sites, les perturbations, les espèces. Le stockage est souvent instable et difficile à mesurer.
  • Crédits carbone prématurés :
    Alors même que la science tâtonne encore, certains projets ont déjà commencé à générer des crédits.
    Le risque ? Financer une solution fragile sans garanties d’impact climatique réel.
  • Colonialité du climat :
    Comme souvent, ce sont les pays du Sud qui fournissent les écosystèmes… pendant que les pays riches continuent à émettre.
    Sans justice environnementale ni financement à long terme, le carbone bleu pourrait n’être qu’un nouveau greenwashing.
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