Capture du carbone : deux innovations pour changer la donne
Et si capturer le CO₂ devenait enfin abordable, tout en stockant de l’énergie ?
C’est l’exploit réalisé par une équipe de l’université de Houston. En supprimant un élément-clé mais coûteux – la membrane –, les chercheurs ont doublé l’efficacité de captation, tout en réduisant les coûts. Mieux : ils ont relié cette innovation à une batterie redox capable de stocker l’énergie et d’absorber le CO₂ pendant la charge.

1. L’innovation membraneless : plus simple, plus efficace
La méthode industrielle classique pour capturer le dioxyde de carbone repose sur un processus complexe : l’amine fixe le CO₂, puis on la régénère électrochimiquement.
Problème : cela nécessite des membranes coûteuses et fragiles.
L’équipe dirigée par le professeur Mim Rahimi a trouvé une solution élégante : remplacer la membrane par une électrode spécialement conçue pour faire passer le gaz.
Résultat : une efficacité de captation supérieure à 90 %, avec un coût réduit à environ 70 $/tonne, soit un des meilleurs rapports performance/prix actuellement disponibles.
2. Une batterie qui capture le carbone
L’autre avancée ? Une batterie redox au vanadium, conçue par le doctorant Mohsen Afshari, qui capte le CO₂ pendant sa charge, puis le relâche de façon contrôlée à la décharge.
Ce système stabilise aussi le réseau électrique, en stockant l’énergie solaire ou éolienne.
Autrement dit, on lie décarbonation et transition énergétique dans un seul appareil.
Pour les gros émetteurs (centrales à gaz, cimenteries, aciéries), cela ouvre la voie à des modules « plug & play » qui allègent leur bilan carbone tout en participant à la gestion du réseau.
3. Vers une approche systémique de la décarbonation
Cette double innovation est plus qu’un progrès technique.
C’est une approche systémique : au lieu de traiter les problèmes séparément (émissions ici, stockage là), on les relie dans un système plus intelligent.
C’est précisément ce qu’il faut aux secteurs « difficiles à verdir » : des solutions simples, rentables, multifonctions.
Et si l’avenir des technologies climatiques passait par la fusion des usages, plutôt que leur séparation ?
À Houston, on semble l’avoir compris.
L’article scientifique complet est accessible (en anglais) sur ResearchGate :
A Membraneless Electrochemically Mediated Amine Regeneration for Carbon Capture
Lire l’étude sur ResearchGate
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Léon Chelli arpente les mondes de l’automobile et des énergies renouvelables à travers la transition écologique. Il y déchiffre mutations industrielles et stratégies de marché avec la lucidité un peu sauvage d’un promeneur qui choisit ses propres sentiers.
Il explore les transitions avec une vision systémique, entre ironie assumée et clarté analytique.